
Entretien avec Michael Ishak de My Reef’s Diary
Avez-vous toujours voulu devenir vidéaste ou photographe sous-marin ?
Pas vraiment car il est aujourd’hui très difficile de vivre de ce métier. Je prends des photos et des vidéos sous-marines surtout par plaisir et il m’arrive de partager principalement cette passion avec mes amis et les personnes abonnés à ma page Facebook .
Qu’est ce qui t’as conduit à t’intéresser à la photographie sous-marine et à passer à l’action ?
Pour moi prendre des photos passe presque au second plan, je suis plus fasciné par l’observation des créatures marines dans leur vie de tous les jours. Beaucoup de gens dans le monde n’ont pas la chance de pouvoir aller admirer ses merveilles aquatiques et sont curieux de découvrir ce que le monde à offrir. En partageant mes vidéos sous marine, j’espère aussi sensibiliser les plus jeunes et leur montrer que les océans méritent qu’on fasse attention à eux. Chaque animal à un rôle à jouer dans cet écosystème fragile, il faut impérativement le protéger.
Comment as-tu démarré la plongée et quels cours as-tu suivi ?
J’ai commencé sérieusement la photographie sous-marine à Lembeh dans les années 90. Mon premier appareil était un Canon F90 X avec le caisson Nexus. N’ayant pas lu le manuel, je me souviens qu’aucune de mes première photos ne s’étaient enregistrés (on ne peut pas dire que je sois très patient…) Après quelques temps, je commettais moins d’erreurs même si dans cette passion on est toujours en formation.
Quels sont les principales qualités pour devenir photographe ?
L’étape la plus importante est de savoir se détendre sous l’eau, arriver à se relâcher complètement tout en gardant une flottabilité parfaite. Une autre clé pour réussir ses photos est la patience pour attendre le moment parfait où prendre le cliché. Sans ces qualités vous aurez beaucoup de mal à devenir un photographe sous marin accompli. Enfin connaître son appareil photo et les différentes fonctions vient avec la pratique.
A quelle difficulté êtes-vous confronter au quotidien ?
Je pense que le plus difficile pour moi est d’enfiler et de retirer ma combinaison après la plongée.
Tu es désormais un photographe aguerri, quels sont les défis que tu te lances ?
Pour tout dire, je ne me suis jamais vraiment lancé de défi. La photographie et la plongée sous-marine sont de vrai plaisir, je veux garder cette liberté. De plus je ne compte pas sur ma production pour gagner ma vie, je n’ai donc aucune pression qui pourrait aller contre ces principes.
Quel appareil de photo utilises-tu actuellement ?
J’ai abandonné le modèle SLR dans les années 200 pour me lancer avec un Canon compact Nexus 120. J’ai continué avec le canon S90, le canon S100, et tous les modèles de la série G. Mon appareil actuel est le Canon G16. Ma philosophie est “La simplicité est préférable à la complexité”.
Planifies-tu tes plongées ou tu laisses parler la chance ?
Quand je plonge, je sais exactement ce que je cherche et où je peux le trouver. Etre chanceux est un plus car les conditions de plongée et la lumière peuvent changer fortement d’un jour à l’autre.
Comment marche les affaires ? Est-il difficile de vendre ses réalisations ?
Je ne me considère pas comme un vidéaste professionnelle, toutefois certaines de mes productions ont étés diffusés il y a 3 ans à la télévision indonésienne. Egalement une de mes vidéos est passée en 2014 dans un documentaire sur Alor (Hong Kong TVB Jade. Enfin un documentaire sur les îles Bangka (Sulawesi) sera diffusé prochainement sur France 3.
Quels sont les éléments ou les espèces que tu préfères photographier ?
Je vis dans un pays de plus de 17 000 îles situé au cœur du triangle du Corail. On dénombre plus de 10 000 espèces marines dans ces eaux, ma liste de sujets est donc particulièrement longue. De plus, je considère chaque espèce comme spéciale avec son propre comportement. Filmer ces créatures et les observer sur mon écran me plonge dans leurs intimités et me permette de mieux comprendre leurs interactions avec les autres espèces et leur rôle sur cette planète. Le monde de la macro est d’un richesse inégalée.
Quel est ton site de plongée préféré ?
J’adore mon pays qui possède surement la faune et la flore la plus riche au monde. Toutefois je peux affirmer qu’à travers mes voyages, chaque site de plongée, chaque fissure, chaque recoin cache des trésors insoupçonnés. Mon site de plongée favori est donc la mer.
Quel est ton plus gros raté ou regret ?
En regardant en arrière, je n’ai aucun regret, seulement de très beaux souvenirs.
Aurais-tu quelques conseils à donner aux futurs photographes en herbe ?
Mon leitmotiv est et sera toujours “La simplicité est préférable à la complexité”. Je considère que l’on n’a pas besoin de se ruiner avec des appareils et des accessoires encombrants pour prendre de magnifiques vidéos, j’espère que mon travail illustre bien mes propos. Je pense me répéter mais pour devenir un bon photographe sous marin, soyez détendu, patient et ayez une flottabilité parfaite.
Tout photographe sous marin à un devoir vis à vis de l’océan, le premier est de le respecter et d’en prendre soin. Aucune photo ne mérite qu’on ne brise un corail pour la prendre. Plongée responsable. N’oubliez jamais de prendre du plaisir.
Retrouvez le travail de Michael Ishak sur:
Facebook – My Reef’s Diary – Coral Triangle
Website – http://www.myreefsdiary.com/
Interview par Léna Ponmia
