La Latrunculia austini est une petite éponge verte qui vit au large de l’Alaska. Quand on regarde cette éponge miracle avec sa silhouette bombée de la taille d’une petite balle de golf, on ne peut s’imaginer l’arme incroyable qu’elle contient.
Découverte en 2005 par Bob Stone, chercheur de l’institut américaine océanique et atmosphérique noaa , elle fait depuis l’objet d’études scientifiques. D’abord par des chercheurs de l’Institut national de recherche sur l’eau et l’atmosphère en Nouvelle-Zélande ainsi que de la faculté de médecine de l’Université de Caroline du Sud se sont mises en place. Finalement ce sont les chercheurs de l’Institut Henry Ford du Cancer à Detroit etats-unis qui ont trouvés la réponse.
Des tests en laboratoire ont révélé que plusieurs de ses molécules détruisent sélectivement les cellules cancéreuses pancréatiques, a indiqué Mark Hamann, un chercheur de la faculté de médecine de l’Université de Caroline du Sud en collaboration avec Fred Valeriote de l’Institut Henry Ford du Cancer à Detroit.
Jusqu’à présent, aucun test n’a eu lieu sur l’homme, les recherches se cantonnent en laboratoire uniquement. Mais dès à présent les scientifiques savent que cette éponge verte d’Alaska est un espoir pour ce cancer particulièrement agressif et pour lequel la science est pratiquement impuissante. Contenant la molécule la plus active contre le cancer et les tumeurs, c’est une arme efficace.
Ces petites éponges vertes vivent dans des eaux froides et sombres, à une profondeur allant de 70 à 220 mètres. Aussi les éponges vertes aiment à se coller aux parois rocheuses. Elles sont donc difficiles d’accès et la récolte peut s’avérer dangereuse. De plus, pour obtenir un kilo de molécules. 80 éponges sont nécessaires, les scientifiques cherchent donc à présent à les synthétiser.
Latrunculia austini, une structure complexe
Les scientifiques, Hamman et Valeriote, ont compris depuis longtemps que l’océan était une manne pour soigner les maladies, et les éponges tout particulièrement. “Parmi les huit produits les plus fréquemment prescrits pour traiter le cancer, la moitié sont des produits naturels”, énonce M. Hamann.
Les spongiaires ne peuvent pas se déplacer pour échapper aux prédateurs. Leur organisme a donc développé des mécanismes de défense chimiques pour se protéger et s’adapter à des habitats extrêmes. Cela explique donc la complexité de leurs molécules. Les chances de survie à cinq ans pour cette tumeur sont de seulement 14%, l’océan est peut-être le sauveur de l’homme. Plus que jamais nous devons le protéger !