Depuis l’origine du monde, dans le monde animal, la femelle donne la vie et nourrit les petits, et pourtant il existe quelques exceptions ! Quels sont donc ces mâles qui rivalisent avec leur moitié ?
Le poisson cardinal et le tout-en-gueule
Le poisson cardinal mâle, ou banggai, est un original, pour éviter que les bébés ne dérivent dans l’eau, il les garde bien au chaud dans sa bouche. Fini les bons petits repas, pendant tout le temps de la couvaison, il ne se nourrit pas ! Mais de temps en temps, quand il a vraiment trop faim, il avale quelques œufs ! Pour lui l’amour a des limites, alors attention, comportement à revoir monsieur le cardinal !
Crédit: Jim Catlin Photography
Le lompe
Le lompe, appelé aussi lump, cycloptère ou grosse poule de mer, se dirige au début du printemps vers des eaux peu profondes et fécondes les œufs pondus par dame lompe. Il va ensuite s’en occuper tout seul jusqu’à l’éclosion. Il les ventile en se servant de ses nageoires et de sa queue comme d’un éventail. Et pour résister aux marées et surveiller sa progéniture, à l’aide de ventouses placées sous ses nageoires pelviennes, il s’accroche aux rochers, au risque de se faire dévorer par les oiseaux de mer. L’amour n’a pas de prix !
L’hippocampe
La mère pond ses oeufs, entre 100 et 200, dans la poche ventrale de son partenaire sexuel puis s’en va, le laissant seul pour se débrouiller. Notre hippocampe va alors, pendant toute la durée de l’incubation, environ 4 semaines, contrôler leur température et les nourrir. Lorsque les alevins sont suffisamment costauds pour vivre leur vie, leur géniteur les expulse en provoquant des contactions musculaires qui peuvent durer 4 jours… Et dire que monsieur, dès le lendemain va recevoir un nouveau lot d’oeufs, quel dévouement !
Le pycnogonide
Le futur papa pycnogonide, petit animal marin vivant dans les eaux d’Europe du nord rassemble, après la ponte, sa future descendance pour les accrocher à ses pattes à l’aide d’une substance collante qu’il sécrète. Les tout petits vont y rester tranquillement, jusqu’à leur transformation en larve. Au cours d’une saison, le mâle peut porter plusieurs lots d’œufs, quel courage !
L’épinoche
L’épinoche mâle construit un nid avec des plantes aquatiques qu’il cimente à l’aide d’une sorte de glu produite par ses reins. La femelle, qu’il a séduite en exhibant son joli ventre rouge, va alors y déposer ses ovules et le patriarche peut alors prendre le relai. Il va passer son temps à ventiler la couvée en pratiquant 400 battements minutes pour les oxygéner et garder le nid tout propre. Père parfait ? Pas tout à fait, car, tout comme le poisson cardinal, il se permet, de temps en temps, d’en croquer quelques uns. J’ai bien envie de lui donner un carton jaune pour lui ôter l’envie de recommencer !
Le manchot empereur
Le manchot empereur , au début de l’hiver antarctique, commence un long périple de plus de 100 km, dans des conditions climatiques extrêmes. A son arrivée sur l’aire de nidification, il s’accouple et 2 mois après, dame manchot pond un joli œuf. Elle le dépose sur les pattes du papa , qui le recouvre d’un épais repli de peau, pour lui tenir chaud. La maman part vite plonger dans l’océan pour se nourrir, laissant le papa se dépatouiller tout seul. Le géniteur va passer l’hiver à couver, et pour résister au froid, monsieur manchot se colle aux autres mâles. Quand la mère revient, elle trouve un petit tout beau, en pleine santé, et elle prend le relai pour permettre à son amoureux d’aller enfin se nourrir, il a perdu entre 30 et 40 % de son poids ! C’est vraiment un père exemplaire, et dire que dans un an il doit recommencer son chemin de croix !
Syngnathus scovelli
Le Syngnathus scovelli, petit poisson de 12 cm qui vit dans les eaux chaudes, est lui aussi un père responsable et moderne, qui s’occupe de sa progéniture. Mais avant tout, il va sélectionner les œufs, et pour que ses futurs enfants soient plus forts, il supprime ceux pondus par les femelles trop petites et en garde un quarantaine. Il les place alors, comme l’hippocampe dans une poche, et va les porter pendants 14 jours.